Soeur Déolinda Palomino
Mon nom est Deolinda Palomino Rodriguez et je suis née péruvienne, née sur les rives du grand fleuve Amazone, appelé à l'époque « le fleuve mer », par la grande extension de ses eaux devant la ville d'Iquitos. Selon ma mère, je suis née le PREMIER JANVIER 1937 à minuit quand la cloche de la cathédrale a sonné pour recevoir la nouvelle année, mais ... dans le registre civil de la municipalité, on m’a inscrite à la date du 22 janvier 1937, c'est la date officielle dans mes documents.
J'ai commencé l'école primaire à l'âge de six ans, mais avant cela, ma mère m'avait inscrite à la paroisse à l'âge de quatre ans pour suivre la formation de la doctrine chrétienne à l'église Santo Cristo de Bagazán, qui était une mission des Pères Augustins. Cette église était assez loin de ma maison et il fallait se lever tôt pour aller à la messe; j’allais aussi à la catéchèse du dimanche, deux fois par jour, le matin et l'après-midi.
Quand j'ai eu huit ans, je me souviens très bien d'avoir dit à ma maman et à ma marraine que je serais religieuse, d'où cela venait-il ? Je ne pourrais pas le dire; le fait est que je suis restée avec cela même si je n'étais pas encore baptisée. Cependant il y avait quelque chose dans mon cœur qui ne me laissait pas tranquille avec tout ce que j'apprenais à la catéchèse; je savais seulement que j'aimais Dieu sans presque le connaître beaucoup; c'était là « le petit ver »!, comme diraient les dames âgées de mon époque et de mon quartier.
Enfin, le jour de mon baptême eut lieu le 21 décembre 1946, dans la cathédrale d'Iquitos. Je pense qu'à cette époque j'avais 10 ans et j'en ai été très impressionnée. Depuis ce moment je pressentais que Quelqu'un était venu vivre en mon cœur pour y rester toujours. J'ai été confirmé le 2 mai 1948 et deux ans plus tard, je recevais Jésus « Lui-même, en personne ». Quelle émotion!
Ma mère est décédée le 15 août 1951, c'est pourquoi je ne suis pas restée à Iquitos, mais je suis allée vivre à Lima chez ma tante Agripina.
Je me suis inscrite dans l’Action Catholique de la paroisse Saint Joseph et c'est là qu'en septembre 1963, j'ai rencontré sœur Jeanne Fecteau, qui y faisait sa pratique comme assistante sociale. En lui parlant, je lui ai fait part de mon désir de devenir une religieuse. Elle m'a parlé de la spiritualité des Dominicaines Missionnaires Adoratrices et de sa fondatrice, Mère Julienne du Rosaire, laquelle devait venir au Pérou pour une visite canonique à ses missionnaires. Avant de connaître Mère Julienne, j'avais déjà une grande affection pour elle, désirant de tout cœur appartenir à sa communauté.
À l'arrivée de la Mère Fondatrice, je lui ai demandé un rendez-vous pour être admise dans sa communauté. Elle m'a acceptée avec beaucoup d'affection et la date de mon entrée comme aspirante à Comas, fut fixée au 7 janvier 1964. C'est ainsi qu’au cours de cette même année, j’ai voyagé au Canada et je suis entrée comme postulante au Cénacle du Cœur Eucharistique de Jésus, à Beauport. C’était le 4 août, en la fête de saint Dominique. Quelques années plus tard, revenue au Pérou, j’ai fait ma profession perpétuelle le 30 janvier 1972 à Comas, dans la paroisse Seigneur des Miracles.
J'ai travaillé un temps dans notre mission de Mariano Melgar, au sud de Lima, puis à Comas, à l'école la Foi de Marie comme professeur d'Initial. J’aimais beaucoup cela parce que je voyais que le cœur des enfants est comme une cire malléable dans laquelle on peut inculquer l'amour du don in finen de notre Seigneur dans l'Eucharistie.
Je ne cesserai jamais d'aimer et de remercier notre Seigneur de m'avoir choisie pour être son apôtre et surtout de m'aimer de toute éternité; cette pensée me jette dans l’étonnement et me laisse comme anéantie. »
S. Deolinda Palomino, o.p., le 4 octobre 2020