Bonjour à chacune et à chacun de vous,
Depuis qu’il « existe », le temps de l’Avent a pour mission de nous conduire à Noël. Mais cette fois-ci, avant de prendre congé, il nous introduira à une Année jubilaire marquée par le signe de l’espérance, une année de grâce décrétée par le Pape François. En effet, dans la nuit de Noël, François proclamera l’ouverture de cette année sainte, nous invitant à vivre en « Pèlerin d’espérance » (1) et à œuvrer pour la justice et la paix.
L’Avent nous fait entrer dans la joie de la venue prochaine de Jésus : Dieu avec nous ! Voilà la source de notre joie et de notre espérance ! Qu’une année jubilaire sous le signe de l’espérance vienne saluer l’entrée de Dieu dans le monde et l’accompagner jusqu’à la fête de l’Épiphanie 2026, prend tout son sens !
L’Avent nous conduit à Noël où se dévoile à nos yeux et à notre cœur le mystère de l’Incarnation : « Le Verbe de Dieu s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1, 14) ! Le Verbe a pris chair en Marie, revêtant ainsi l’humanité de sa divinité, la transformant et la rendant à nouveau capable de dire oui à Dieu, parce que Marie l’a pleinement fait en notre nom. Le mystère de l’Incarnation concerne tout être humain, chacune et chacun de nous, qui sommes appelés à choisir d’exercer notre liberté humaine en réponse à Dieu, comme l’a fait Marie.
Autrement dit, en prenant naissance de Marie, le Christ a imprimé sa divinité sur notre humanité tel un sceau indélébile. Ainsi, il nous a rendu capables de reconnaître à nouveau le chemin du « Paradis perdu ». Mais il faudra encore qu’il accomplisse la Rédemption pour nous y faire entrer. Il le fera avec la participation de Marie, puisqu’elle a ouvert la Porte du Paradis, qu’Ève avait fermée (2).
En effet, en naissant de Marie, Jésus l’a unie à lui et pleinement associée à son œuvre de salut. Marie est si importante dans la foi chrétienne qu’au début de l’année liturgique, qui commence avec l’Avent, nous célébrons l’Immaculée Conception, femme choisie par Dieu et préservée du péché originel (3), afin de la rendre digne de mettre au monde son Fils bien-aimé. Puis, d’une manière solennelle, la Mère de Dieu ouvre l’année et, à travers différentes célébrations qui l’honorent, nous demeure présente jusqu’à la fête du Christ-Roi. Marie, l’humble servante du Seigneur élevée dans la gloire, en raison de sa fidélité indéfectible à Dieu et à son projet d’amour. Marie, devenue notre Mère et la Mère de l’Église. Marie, toujours présente à Jésus, toujours présente à l’humanité.
Le mystère de Noël met en lumière le contenu insondable de l’hymne aux Éphésiens que saint Paul nous a laissé. Il met en lumière ce à quoi Dieu le Père nous prédestinait de toute éternité. Ce projet qu’il avait pour nous, il l’a réalisé pleinement en la personne de Marie, lui donnant ainsi d’être notre modèle et notre guide. En préparation à la fête de Noël, je vous invite à méditer cet écrit d’une profondeur indicible qui se trouve au paragraphe suivant. Puisse-t-il vous plonger dans cette espérance qu’est venue nous apporter le Fils de Dieu, en daignant nous unir à lui, pour nous introduire à son Père.
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé. En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ » (Éphésiens 1, 3-6. 11-12).
En toute amitié,
S. Louise Marceau, o.p.
10 décembre 2024
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(1) « Pèlerins d’espérance » est le thème de l’Année jubilaire 2025.
(2) 2 Cf. chant d’André Gouzes, Tu as ouvert la Porte du paradis.
(3) 3 Dieu a préservé en Marie la parfaite pureté dans laquelle l’être humain avait été créé, lui donnant de ne jamais douter de la bonté du Père et de lui faire confiance en toute chose, malgré les apparences.